Le sport a pleuré ses héros en 2022 : mort du roi Pelé à 82 ans, retraite de la légende Roger Federer et de la reine Serena Williams à 41 ans. Des pages dorées de l’encyclopédie sportive se tournent mais l’année 2023 vaut la peine d’être vécue : de nouvelles idoles naissent et des légendes se construisent, encore plus vite que celles que nous regrettons. Nous serons en France aux premières loges des prochains exploits en tant qu’organisateurs de la Coupe du monde de rugby qui s’annonce grandiose, surtout du côté des Bleus (décidément), dernière haie avant les Jeux olympiques 2024. Ces événements sont opportuns pour un gouvernement en peine, et les épreuves les plus difficiles auront lieu pour lui bien avant le coup d’envoi du ballon ovale au Stade de France. Réforme des retraites, lois immigration et énergie nucléaire, crise énergétique et inflation : avec tous ces enjeux, c’est le gouvernement d’Elisabeth Borne qui sera le premier à devoir faire preuve de talent et de génie. Il pourra compter sur l’enthousiasme populaire soulevé par ces événements pour apaiser les tensions, et il tirera profit d’un engouement qui conduit à l’insouciance. Le sport comme opium du peuple sera-t-il encore efficace cette année ? En ce qui nous concerne, cela dépendra des performances françaises : aussi le gouvernement chante-t-il avec nous : “Allez les Bleus !”